Une des spécialités des frappes coloniales est de comporter des variantes dans l’alignement des chiffres de la date. Ainsi la revue Numismatique & change du mois de novembre 2007 signale trois variantes de positionnement de la date et du différent à la torche sur les 1 franc 1926 du Cameroun (Numismatique & change n°387, p.54).
Nous avons constaté des variations similaires pour l’Indochine sur les 1 cent 1923 de l’atelier de Poissy et sur la 1 cent 1931 avec le différent à la torche. Sur une des monnaies de notre collection le "1" de la date au revers est décalé vers la droite par rapport aux autres chiffres. Le décalage est franc et visible même sans superposition (voir photo). Cette variante ne doit pas être très fréquente et un comptage (on ne peut plus empirique) nous donne 1 variante pour 20 monnaies au type courant.
En poussant plus loin la comparaison il semble également que le « 3 » des dizaines n’ait pas toujours la même forme : anguleux sur certaines monnaies, plus empâté et arrondi sur d’autre. Cette légère différence n’est toutefois pas aussi probante. Elle peut être liée soit à l’usure des monnaies, soit à une frappe plus ou moins molle. On ne retiendra donc ici comme variante que le décalage du chiffre de l’année.
Dans un article publié au Bulletin Numismatique, M. Prieur explique que ces différences sont liées au mode de production des coins qui, au lieu d’être issus d’une matrice complète, étaient constitués d’un assemblage de « poinçons » (BN n° n°34, p. 9 « Dans le coin ou dans la matrice… » M. Prieur). Le motif principal était gravé sur un poinçon qui était complété par d’autres poinçons avec la date, en tout ou partie, la légende, le différent, etc… On peut penser que ce mode de production permettait des économies en réutilisant un même motif principal pour plusieurs millésimes.
Pour les 1 cent 1931, nous pensons que seul le chiffre de l’année était ajouté à une matrice qui comportait tous les autres éléments de la gravure. En effet la superposition sous Photoshop® de monnaies de 1 cent 1930, 1931 à l’aile et 1931 à la torche ne permet pas déceler de différence significative entre les monnaies. Parfois la légende semble bien « bouger » d’une monnaie à l’autre, mais ces variations peuvent s’expliquer par l’angle de prise de vue faute d’un dispositif permettant de reproduire les mêmes conditions de prises de vues pour toutes les monnaies analysées.
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Sur ce site, seront publiées celles que nous aurons identifiées, en attendant vos commentaires et critiques sur le sujet.
Le site infonumis propose, à juste titre, de préciser le vocabulaire employé. On parlera de variété lorsque la différence constatée est intentionnelle. Un élément de la gravure est supprimé ou ajouté entre 2 émissions ou 2 séries. Ainsi par exemple, pour les monnaies du Cambodge, il existe plusieurs variétés de la même monnaie avec "grosse tête" ou "petite tête". Pour les monnaies d'Indochine, les collectionneurs connaissent bien les deux variétés de la 1 cent 1931, avec la torche ou avec l'aile comme différent. Henri-Auguste Patey quittant ses fonctions de graveur général en 1930, son différent - une torche - est remplacé en fin de série par celui de Lucien Bazor son successeur, une aile.
Une variante en revanche, désignera une différence non-intentionnelle entre 2 monnaies. Toujours sur les monnaies du Cambodge, les collectionneurs recherchent ainsi les 5 centimes au type de 1860 sur lesquelles les 2 points qui entourent la valeur ont été supprimés ou bien encore cette autre variante possédant une faute d'orthographe magistrale, "centimes" étant remplacé par "centiNes"!
Enfin les défauts sont des différences liées au processus de frappe de la monnaie. Le graveur réalise d'abord une matrice à partir de laquelle sont produits différents coins qui seront utilisés pour frapper les flans. Un défaut dans la matrice se retrouvera sur toutes les monnaies frappées puisque tous les coins comporteront le même défaut. Un défaut dans la préparation du coin, en revanche, ne sera présent que sur certains exemplaires, les autres coins ne comportant pas le même défaut.
Autre particularité liée au processus de frappe, les motifs décalés. Parfois les coins ne reprennent qu'une partie du motif, l’effigie par exemple, les autres attributs, date, différent, guirlandes etc. étant ensuite assemblés pour constituer le type complet. Cette technique est à l'origine de nombreux défauts dans l'alignement, la présence ou la disparition de certains éléments du type.
L'inventaire des défauts a deux intérêts principaux. D'abord, celui qui cherche à constituer une collection exhaustive aura à coeur de posséder la monnaie avec et sans le défaut comme le font les collectionneurs des monnaies françaises. Pour ma part je cherche à réunir l'ensemble des 1 cent d'Indochine ; ma collection doit bien entendu comporter les deux variétés de l'année 1931, avec la torche et avec l'aile comme différent, mais elle doit aussi comporter la 1 cent 1931 à la torche "normale" et la 1 cent à la torche avec l'année de la date décalée, beaucoup plus rare, qui constitue manifestement un défaut de montage du coin avant la frappe.
L'inventaire des défauts a un second intérêt: il permet de déterminer avec précision l'état de conservation d'une monnaie. En effet, si une monnaie comporte des rayures ou des bosses liées à sa production et non à une usure de circulation, son état de conservation sera jugé sans tenir compte de ce défaut. Ainsi la présence de certaines rayures sur les essais de la 10 francs 1965 Côte des Somalis ou le menton piqué de la 100 Francs Marianne 1970 du Territoire des Afars et des Issas (voir infra) n'empêchent pas de classer ces monnaies en FDC ou en splendide car ces rayures sont la conséquence d'une mauvaise préparation du coin avant la frappe et non d'une usure de manipulation ou de circulation. La monnaie a été produite avec ce défaut et elle peut parfaitement être en fleur de coin même si elle est rayée.
Voici pour la présentation générale du sujet, il reste maintenant à dresser l'inventaire des variantes et défauts et à vous souhaitez d'en trouver à votre tour!
Petite déception en achetant un essai de la 10 Francs 1965 Côte française des Somalis : la monnaie annoncée "FDC" présente de nombreuses petites rayures qui obligent à la classer plutôt en "Sup". Quelques mois plus tard nouvel achat d'un second exemplaire qui possède encore son brillant de frappe. Mais là aussi, sous la loupe, la monnaie comporte de nombreuses rayures. En comparant les deux exemplaires on s'aperçoit qu'une partie de ces rayures se retrouve sur les deux essais. Le constat est particulièrement frappant au droit de la monnaie sur le bonnet phrygien de Marianne avec quatre rayures identiques, une sur le haut du bonnet, deux sur l'aile et une, très typique, juste sous l'aile (voir photos ci-dessus).
Il ne s'agit donc plus d'une usure liée à la manipulation des monnaies mais bien d'un défaut dans la fabrication. La rayure étant "en creux" sur les monnaies, cela signifie qu'il y avait un excédent de métal sur le coin qui n'a probablement pas été correctement abrasé.
Il est difficile de comparer ces monnaies à d'autres essais présentés sur Internet pour savoir si tous les coins, et donc éventuellement la matrice, portent les mêmes traces. A priori ce n'est pas le cas bien que les rayures, très fines, ne se distinguent que sous certains angles d'éclairage.
Si la monnaie que vous possédez ou que vous convoitez ne porte pas ces traces, n'hésitez pas à nous le dire.
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- Perforations fautées sur des monnaies d'Indochine
- Variante de date sur les 1 cents Indochine 1922 A
- Variétés, variantes de coins et défauts de frappe sur les 1 cent 1940 Indochine
- Coins défectueux sur la 10 francs 1965 Somalis
- Coins défecteux sur la 100 francs 1970 Territoire des Afars et des Issas
- Décalage du dernier chiffre du millésime sur la 1 cent Dupuis 1931 à la torche
- Variante ou défaut sur l'essai de la 20 centimes 1945 Indochine
Même constat sur la 100 Francs 1970 Territoire des Afars et des Issas sous sachet scellé de la monnaie de Paris. À l’agrandissement l’essai porte une trace de coup sur la joue de l’effigie de Marianne et surtout les maxillaires sont grenelés, comme si le coin était piqué. Or en examinant d’autres monnaies, par exemple celle de Saive numismatique (n°5613) ou celles de CGB, exemplaire de la Vente Pierre et de la boutique on retrouve le même défaut. C'est donc un problème de coin ou de matrice qui a produit ces imperfections sur le visage de l'effigie. Reste à savoir si le défaut est inscrit dans le coin ou dans la matrice. Dans le premier cas il existerait des exemplaires exempts de tout défaut ; pas dans le second.
Pour les essais il semble bien que tous les exemplaires sous sachet scellés possèdent le même défaut. En revanche, même s'il est très rare de trouver des exemplaires de qualité suffisante pour se faire une idée précise, les monnaies de frappe courante ne
Pour l’année 1945 le Lecompte ne mentionne qu’un essai de la 20 centimes (Lec. 250) tiré à 1.100 exemplaires. Pourtant quand on compare plusieurs exemplaires on note certaines différences qui ne peuvent s'expliquer seulement par des états de conservation variables. Ainsi l'exemplaire de notre collection se singularise par une sorte de "bosse" sur le front de l'effigie de Marianne. Certes il peut s'agir d'un défaut de coin, mais cette bosse ne semble pas due au hasard car elle se situe dans le prolongement du pli de ce bonnet qu’elle vient comme souligner.
On peut donc se demander si plusieurs coins n'ont pas été utilisés pour la série des Essais, voire s’il n'y a pas eu plusieurs versions de cette monnaie : avec relief marqué, avec relief atténué, etc… Il faudra, pour s'en convaincre, faire une étude plus systématique de ces essais.
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pour l'Indochine ?
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Territoire des Afars & des Issas
En 1939 l'Indochine cesse d'utiliser les monnaies d'argent, remplacées par des monnaies de nickel, et les monnaies de 1 cent en bronze, remplacées par des monnaies de zinc. Ces modifications sont une conséquence de la seconde guerre mondiale. L'Indochine est confrontée à une situation économique difficile. Les échanges entre la colonie et la métropole sont quasiment interrompus. La monnaie de Paris frappe bien encore les monnaies de Nickel en 1939 et 1940, mais c'est San Francisco qui frappera les séries de 1941 tandis quz les 1 cents en zinc seront frappées localement à Hanoï.
La qualité de ces monnaies est très médiocre et le type varie beaucoup offrant aux amateurs de variantes et autres fautées un terrain de jeu quasi-inépuisable!
On connait trois types différents: "à la cocarde", frappé en 1940, "11 pétales", frappé en 1940 et 1941 et "12 pétales", frappé en 1940. Le critère de la variété est le motif qui figure sur le bonnet phrygien : une cocarde tout d'abord, une fleur de lotus ensuite. Le gros plan de ce motif montre les différences de frappe qui peuvent exister d'une monnaie à l'autre. Mais ces différences sont en réalité plus nombreuses!
La planche ci-dessous permet de comparer 6 monnaies de ma collection. Il ne manque "que" la variante à 12 pétales que je ne possède pas. Attention, l'image grand format que vous pouvez télécharger en cliquant sur la photographie fait près de 500 Ko et son téléchargement peut prendre un certain temps.
On constate que c'est tout le motif qui change entre les exemplaires à la cocarde et les exemplaires à la fleur de lotus. Le nombre de grains de riz, leur position, au droit comme au revers, évoluent (voir les cercles rouge et vert sur la planche). Plus encore, d'une monnaie à l'autre à l'intérieur d'un même type les formes sont modifiées. Le "C" de "cent" au revers est plus ou moins grand (cercle bleu sur la planche), les feuilles plus ou moins longues, etc...
À ces variétés et variantes de coins s'ajoutent de nombreux défauts qui rendent chaque monnaie différente de l'autre. Des coins facilement bouchés font disparaître tel ou tel élément du motif (cerclé de jaune sur la planche). La gravure est parfois si frustre que la monnaie est probablement fausse (voir la figure 4 sur la planche). Enfin, l'axe des coins n'est pas toujours respecté et l'on trouve des frappes médailles ou des frappes décalées!
Bref, la 1 cent 1940 suffirait à illustrer toute cette rubrique et pourrait constituer un thème de collection à elle toute seule !
À noter que ces décalages se retrouvent plus souvent sur les monnaies frappées à Poissy.
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On notera sur cette dernière l'écrasement du listel de la monnaie au moment de la frappe
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